La Chambre de L’Eunuque…
… est aussi terne que celle de Vincent est flamboyante. Il n’y a pas de lit ; L’Eunuque ne dort pour ainsi dire pas. Il médite plus qu’il ne sommeil. Il y a si longtemps qu’il ne s’est abandonné. Il a acquis une telle maîtrise de lui-même, qu’il refuse toutes pensées aléatoires, de celles qui construisent les rêves et soulage l’esprit. Ce qu’il sait, tout ces univers qu’il domine, les galaxies qu’il surveille, souffrirait d’un instant d’inattention. S’il n’est pas Dieu, il soupçonne celui-ci de lui avoir laissé les rênes, pas longtemps, juste un instant d’éternité.
Seule une chaise, au milieu de cette pièce qui ne voit jamais le jour ; depuis des siècles L’Eunuque en a condamné l’accès. Au dessus, une ampoule et une cordelette qu’il a prolongée, afin, qu’une fois assis, il puisse éteindre ou allumer.
Il pense, dans cette posture singulière, c’est à dire les jambes écartées, le torse en avant soutenu par ses avant-bras dont les coudes reposent sur les genoux. Il pense et il marche dans sa tête sur cette route qui ne mène que vers le soleil, qu’il atteindra peut-être un jour s’il ne s’éteint pas avant.