La belle Hôtesse et le Stewart
— Mais putain Berth, qu’est-ce qu’on va foutre à Vienne, lui demanda Le Chacal ? C’est nul l’Autriche, je m’y suis toujours fait chier.
— « L’Oncle » y sera peut-être…
— … t’es trop obsédé par cette merde, on ne sait même pas s’il existe et moi je crois que tout ça c’est dans ta tête.
— Bien sûr, tout ça te dépasse. Dans ta tête à toi, y a pas autre chose que des pairs de nichons et des pairs de fesses.
— Je pense avec ma bite, ouais, C’est assez bas, mais beaucoup plus réaliste que ce fantôme qui te suce le cerveau. En tout cas, je ne t’accompagne pas. Tu peux aller te faire mettre.
— N’oublie pas ton passeport et voici ton billet.
Le Chacal grimaça en lisant le document. Il n’y voyait plus guère avec ses culs de bouteilles en guise de lunettes. Son visage blafard, d’une pâleur maladive, devint un peu plus évasif.
— Je t’ai raconté la fois où j’ai niqué l’hôtesse de l’air, dans les chiottes de l’avion en allant à Johannesburg ?
— Je croyais que c’était le Stewart !
— Non, ça c’était au retour.
— Chacal, dans trois jours, n’oublie pas.
— Mais tu me prendrais pas pour un con des fois ?
Les réflexions terre à terre du Chacal, oblige L’Eunuque à revenir de ces territoires obscurs qui sont légions et l’empêche de se noyer dans le lac sans fond de son esprit impénétrable. Exister sur un plan plus humain, plutôt que sur ces niveaux ou le « temps », ce qui « est » et la « matière », pourraient lui faire oublier définitivement qu’il appartient à la race humaine. S’il s’est auto proclamé douanier sur cette frontière encore plus invisible que le sont celles des états, il s’oblige à ramener ces êtres qui ne vivent pas en temps normal au même niveau que notre humanité. Tout ça pour ne pas perturber l’évolution de nos sociétés qui doivent se faire d’elles-mêmes, tant sur le plan spirituelle et philosophique, que scientifique.
Il comprendrait, pour l’instant, qu’il soit le seul à comprendre tout ce qui est dit. Il laisse aux bons soins de gens plus avisés d’en faire l’analyse.