Le rouleau de Qumrân

Publié le par L'Eunuque

— Monsieur Berth, je crois ? Avant de commencer, je vais vous demander de bien vouloir mettre ce petit appareil dans votre poche. Ne craignez rien, il est inoffensif, il a pour seule fonction de brouiller les écoutes intempestives. Notre conversation doit rester confidentielle.

L’homme lui tendit un téléphone portable, en alluma l’écran et L’Eunuque le mit dans sa poche intérieure.

— Nous éviterons les politesses d’usage ; vous comme moi n’avons pas envie de nous trouver l’un en face de l’autre. Mais bon, puisqu’il en est autrement. Venons-en directement à l’utilité de cette rencontre. Vous avez quelque chose à me proposer. J’aimerai cependant savoir comment vous avez eu mon contact et qu’est-ce qui peut vous faire croire que je sois intéressé ?

— Vous avez une réputation dans certains milieux que nous fréquentons tout deux. Vous êtes connaisseur et même expert.

L’Homme fit une moue dubitative, prit la tasse de thé en face de lui et en bu une gorgée.

— Bien. Quelle est cette chose ?

— Un des rouleaux de Qumrân non référencé. Le Yo-ni : le livre des prières des morts.

L’homme soupira exagérément.

— Monsieur, vous avez tout à l’heure flatté mon égo en me reconnaissants des qualités que je revendique effectivement, puis la minute d’après vous m’insultez en prétendant détenir un leurre, une chimère. Vous auriez fait tout ce cheminement pour m’atteindre afin de me présenter et me proposer un rouleau qui n’existe pas ?

— Je le possède, cependant.

— On vous aura trompé.

L’Eunuque glissa une enveloppe sur la table, ainsi qu’un dossier, celui qu’il avait en entrant.

— Dans l’enveloppe, un morceau du rouleau que vous pourrez analyser et dans cette pochette des clichés du livre.

L’Homme ramassa le tout, non sans exprimer son étonnement.

— Ce livre est avec vous à Vienne ?

— Oui.

— Et que contient-il ?

— Une sorte de recette de cuisine pour accéder à l’éternité.

— Vous n’y croyez pas beaucoup ?

— Et vous même croyez-vous aux œuvres que vous vendez et aux talents de leurs auteurs ?

— Non, effectivement.

Un serviteur vint apporter le café viennois qu’avait commandé L’Eunuque avant que ne débute l’entretien.

— J’ai peu de personne dans mon carnet d’adresse qui puisse être intéressé par ce genre d’objet.

— Il y en a au moins une dont vous pouvez être sûr.

— Et ce dernier vous intéresse ?

Comme L’Eunuque ne répond pas, l’homme prit cela pour un oui.

— Il faut que vous compreniez cette chose, Monsieur Berth, je souffrirai que mon commerce se trouve au cœur d’un affrontement ou d’un rendement de compte. Moi et moi seul détermine les risques de ce métier. Cette entreprise de part sa réputation, est garante de bien plus que de l’authenticité de ce qu’elle vends. Vous me semblez être quelqu’un d’intelligent, je ne vous ferai pas l’affront de vous demander si vous avez compris.

— Ne m’en faite pas l’affront, effectivement.

Il se leva.

— Bien, je vous demande deux jours pour analyser et faire savoir à qui de droit que ce que vous possédez est à vendre. Avez-vous un ordre de prix ?

— 20 millions me paraît être un bon début de négociation.

L’homme eut un léger sourire, peut-être venait-il de faire le calcul de sa marge.

— Rendez-moi le petit appareil. Je vous recontacte bientôt.

Et il s’en alla.

L’Eunuque termina son café et fit mettre l’addition sur sa note. Il appela Le Chacal.

ça mord, on dirait. Je sors voir Carla.

— T’es vraiment obligé d’utiliser les services de cette garce ?

— Appelle-moi, si tu as du nouveau au sujet des entreprises qui ont participées aux forages russes.

— Puisque tu sors, tu peux me rapporter du Nutella… Berth ! Berth ? Chiotte à merde, il a raccroché.

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A
<br /> Moi aussi la nuit dévoile mes faiblesses et décuple mes sens ... La prochaine fois je fermerai la porte au lieu de m'y engouffrer. Promis.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Ma présence te trouble ? Vraiment ?<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Et voilà ! On laisse entrouvrir la porte que déjà vous vous engouffrez.<br /> <br /> <br /> Il est presque 1h00, du matin, ma rue est superbement calme et j'aime cet instant paisible. Peut-être ai-je eu un moment de faiblesse et fait quelques révélations que j'aurai du taire.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Tiens un personnage féminin ! Et une intrigue qui se trame, excitant ...<br /> Plus je découvre des choses en venant sur ton blog, plus j'ai envie d'en découvrir plus, toujours plus ...<br /> Pendue à tes mots mais bon pour une fois je choisis pleinement d'être enchainée à tes aventures. Je choisis toujours avec soin les chaines auxquelles je m'attache ... Celles-ci sont de première<br /> qualité. Merci.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci à vous, de votre présence quotidienne, qui, sans être des chaînes, me trouble tout autant…<br /> <br /> <br /> <br />