Un sentiment de déjà vu

Publié le par L'Eunuque

Nous interrompons momentanément ce blog pour une mise au point.

J’ai reçu un mail dernièrement d’une personne que je ne connais pas et qui me reproche un commentaire que j’avais fait sur une photo du blog de SENCAIDI, que d’aucuns connaissent. C’était sur une photo de femmes girondes et nues dont le titre était : Il en faut pour tous les goûts. Voici le contenu de mon commentaire : « Enfin, alléluia, vous avez du être touché par les grâces pour nous offrir ce parterre de femmes, des vraies. Allez, la gourmandise aidant, je vous en prends deux tonnes. Reconnaissez tout de même qu'elles sont belles et qu'on regrette déjà de n'avoir que deux mains ». On me reproche de la moquerie facile, de faire du racisme anti gros, de prendre les femmes pour de la marchandise et autres billevesées. Et je dois dire que cette personne a raison. Elle a raison sur une seule chose, c’est d’avoir été maladroit. Je voulais remercier SENCADI pour cette photo qui montre un autre aspect de la beauté féminine. J’ai bien dit un autre aspect, n’allez pas croire maintenant que je fais du racisme anti maigre (Si Madame Sarkozy faisait deux fois sa taille, verrait-on des photos d’elle en maillot de bain sur la plage ? Non, et c’est bien dommage).

Une fois un post envoyé, on se doit d’en assumer le contenu et c’est pourquoi je voudrai rectifier ici une phrase et une seule. A la place de : « Allez, la gourmandise aidant, je vous en prends deux tonnes. » qui se voulait drôle et tendre et qui fut sans doute inélégant, je dirai : « Laissez-moi me noyer au milieu de ces sirènes ». Si j’ai pu blesser d’autres personnes avec ce commentaire, j’en suis profondément peiné. Je ne m’accorde qu’un racisme, celui que j’ai envers les imbéciles et sans doute l’ai-je été avec cette maladresse.

Nous pouvons reprendre le cours normal de ce blog.

Berth L’Eunuque.


— Mais putain, soulevez-le, j’ai l’impression que c’est moi qui porte tout. Je suis en train de me péter le dos, vociféra Marc.

Il le tenait au niveau des épaules, la tête entre les jambes, arrivant à le décoller du sol que de quelques centimètres à peine.

— Tout le monde soulève, mais je vous l’avais dit, il pèse une tonne.

— Il pue, bon sang qu’il pue. Et l’autre ça ne le réveille même pas.

Au passage de la porte, le corps chuta vers l’arrière.

— Merde, j’ai décroché sa jambe de bois, couina Batiste.

— Et ben, il pèsera moins lourd, soupira Gérard.

Et tous se mirent à rire, d’un fou rire nerveux qui ne permettait plus à personne d’avancer.

— Tant pis, on le laisse-là, proposa Patrick.

Berth fit un tour d’horizon de la pièce et aperçu un matelas par terre. C’était une seule grande salle de 50m2, avec peu de meuble, mais un fatras de papiers, de vieux journaux, de photos éparpillées sur la seule table au milieu de la pièce.

— On va le poser là.

— Y a un bordel là-dedans, je ne sais pas comment il fait pour y vivre, se demanda Gérard ?

ça fait bien longtemps qu’il ne vit plus, fit remarquer Batiste.

— Batiste, tu devras te faire embaucher chez les petites sœurs des pauvres.

— J’y pense.

Ils trainèrent Napoléon plus qu’ils ne le soulevèrent et le laissèrent sur le matelas.

— Oh la vache, je suis crevé. Il m’a tué ce con. Regardez-moi ce capharnaüm. Qu’est-ce qu’il peut bien foutre avec tous ce bordel ?

— Des souvenirs. Son histoire. Une vie, dit simplement Batiste.

— Et ben, si c’est pour finir comme ça.

Berth fit aussi le tour du propriétaire. Il ramassa quelques photos et les dépoussiéra en soufflant dessus. Batiste voulue les lui prendre des mains…

— Non, c’est pas correct, dit Batiste, tout ça c’est privé…

— Attends, dit Berth, c’est mon grand-père là dessus.

— Il n’y a rien d’étonnant, s’il a travaillé ici c’est sans doute avec Napoléon.

Batiste jeta un œil distrait sur la photo en noir et blanc jaunie.

— Tu sais qui c’est le type avec lui, sur la photo, demanda Batiste ?

— Sais pas. Il me dit quelque chose, mais ça me semble lointain. Je vais garder celle-là.

— C’est pas correct…

— Fait pas chier, Batiste, intervint Gérard, il va lui rendre. Il veut juste l’emprunter. Je suis sûr que Napoléon ne sait même plus qu’il a ça. Mise à part les mouches qui viennent chier dessus, ça intéresse qui ? Puis, c’est bon pour moi. J’ai fait ma BA du mois et je n’ai pas l’intention de me taper le ménage. Alors, je me casse.

En retournant vers les baraquements, le groupe d’amis aperçut une fourgonnette de la gendarmerie stationnée sur le devant du château.

— Ils ne viennent pas se plaindre parce qu’on a regardé par dessus un mur, tout de même, s’étonna Marc.

— Le meilleur moyen de le savoir.

— Fais pas le con, Gérard.

Les gendarmes sortaient justement du l’entrée principale.

Et Gérard ne pu s’en empêcher. Il tomba à genoux en suppliant.

— J’avoue, c’est moi, mais comprenez messieurs les gendarmes elle me trompait avec le bedeau. Il était moche, il était bossu mais il avait une grande… personnalité.

— C’est quoi que cet énergumène qui se moque de la gendarmerie, dit l’officier supérieur en se dirigeant vers Gérard.

Jean-Claude, qui venait d’arriver, intervint.

­— Il plaisante, monsieur l’officier, simplement il a tendance à dépasser certaines limites.

— Et bien, on pourrait rire ensemble à la gendarmerie, 24 heures dans une cellule.

— Ce sont les jeunes de tout à l’heure, dit un autre gendarme.

— Après ce que vous avez vu, ça vous met en joie et ça vous invite à la plaisanterie ? Et bien, belle moralité.

Puis se tournant vers Jean-Claude :

— Dites à Monsieur Orfeuille de nous contacter, lorsqu’il reviendra, faut qu’on éclaircisse certains points.

— Bien sûr, dès qu’il reviendra, au revoir messieurs.

Et la fourgonnette s’en retourna. Jean-Claude alla vers Gérard, les narines gonflées tel un taureau prêt à charger.

— Tu n’es vraiment qu’un petit merdeux prétentieux et égoïste. J’aurais aimé qu’il t’embarque.

— Non, tu n’aurais pas aimé ça. Parce que si cela avait été le cas, tu aurais été dans la merde.

— Sans doute, oui, mais au moins tranquille pendant 24 heures.

Gérard fit deux pas vers Jean-Claude et c’est Berth qui s’interposa.

— Je crois que la cloche vient de sonner pour aller bouffer.

Effectivement, on l’entendait encore.

— Et bien allons y, conclut Batiste en entrainant Gérard par le bras.

Tout en marchand, Berth regardait sa photo et surtout l’homme d’à côté.

— Pourquoi n’arrêtes-tu pas de lorgner cette photo, interrogea Batiste, revenu à son niveau.

— Je n’en sais rien. Je me pose des questions, concernant mon grand-père. Il a vécu ici des années et il ne m’en a jamais parlé.

— On ne sait jamais tout de nos parents ou grands-parents.

— Non, je m’aperçois surtout que je ne savais rien.

En traversant l’allée qui mène aux grandes tentes qui servent de réfectoire, ils croisèrent la voiture de Simon Orfeuille, celui-ci, ouvrit la vitre du véhicule et interpella Berth.

— J’aimerais vous voir un instant, Berth, pouvez-vous me rejoindre à l’accueil ?

Berth acquiesça. Il n’eut pas attendre longtemps car le châtelain arriva, déposa les clefs du véhicule dans une petite armoire ou l’on pouvait en voir des centaines.

— Berth, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Votre grand-père est décédé cette nuit. Je… je suis vraiment et sincèrement…

Berth n’entendit pas la fin, il était déjà dehors et il marchait droit devant lui, vers le bois, se mettre à l’abri du regard du monde.

Marie descendait à ce moment là. Elle avait tout entendu. Son grand-père la regardait tristement.

— Y avait-il une meilleure façon de lui annoncer, lui demanda-t-il ?

— Il n’y a jamais de meilleure façon, répondit-elle en prenant la main de son grand-père.

 

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Commenter cet article
P
<br /> C'est tellement passionnant que je ne prends même plus le temps de commenter pour lire plus vite la suite.<br /> Mais quand même je dépose un petit mot ici.<br /> Juste pour dire merci.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci à vous. Vous m'encouragez à continuer à sévir avec mes histoires.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Warf...<br /> <br /> (j'trouve ça dommage comme réaction à ton commentaire...trop d'emballement quand même...)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Peut-être. Je me demande si cette personne n'a pas été plus choquée par la photo que par mon commentaire. J'ai émis l'idée que cette personne était obèse et qu'elle s'est trouvée gênée que des<br /> femmes assument leur corps au point de se laisser photographier. Et il lui était sans doute plus facile de s'attaquer à mes mots qu'à cette image que moi je trouvais belle.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> "On peut rire de tout mais pas avec tout le monde."<br /> Sinon, cette nouvelle histoire est aussi passionnante que la première. Ton imagination semble n'avoir aucune limite. Sauf celle que tu veux bien lui laisser...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Tant que L'Eunuque adulte est dans le coma, nous n'avons pas d'autre choix que de s'intéresser à ce que fut son adolescence.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> L'inverse (un jeune qui part avant son grand-père) serait triste & révoltant !<br /> Quant à la polémique : le refus des grosses cache peut-être un malaise, un fantasme ou un besoin ... caché ! ou etc.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Peut-être refusent-ils la différence, tout simplement.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Sur la mise au point: Va falloir que les gens se détendent quand même....ne pas tout prendre au premier degré...<br /> Je suis une femme avec des formes et les hommes ne s'en plaignent pas!!!!!<br /> Sur le feuilleton: j'attend la suite avec impatience...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Votre énergie passe au travers de vos mots. je me remets de suite au boulot pour la suite du feuilleton.<br /> <br /> <br /> <br />